Quelle(s) composition(s) de Telemann emmèneriez-vous sur la fameuse île déserte?
Premièrement, toute la «Musique de Table», mais au moins le grand double concerto (pour flûte et violon) en la majeur de la première partie. Deuxièmement, le grand oratorio «Der Tag des Gerichts» (le jour du jugement), troisièmement la cantate «Ino», qui ouvre la porte au classique, quatrièmement l’oratorio de la passion «Der Tod Jesu» (la mort de Jésus), cinquièmement les concertos pour instruments à vent de l’enregistrement complet de cpo avec Michael Schneider.
De quoi aimeriez-vous discuter avec Telemann devant un verre de vin?
Partons de l’hypothèse que cet entretien se produirait en 1755: avec un homme d’une telle culture générale, et qui s’intéresse à tout, nous referions sûrement le monde en parlant. Mais ce qui m’intéresserait particulièrement serait sa relation avec Jean-Sébastien Bach. Par exemple, lesquelles de ses compositions connaissait-il? Connaissait-il ses passions et ses cantates? Dans son éloge funèbre à Bach, il a seulement évoqué l’organiste génial. D’un autre côté: a-t-il déjà entendu parler de Johann Stamitz ou même de Haydn?...
Qu’est-ce que Telemann possède que les autres n’ont pas?
Une élégance inimitable dans l’invention mélodique. Charme, humour, esprit. Dans ses musiques funèbres, en revanche, il compose de façon émouvante et touchante incomparable (exemple: le chœur du début de la musique funèbre pour le bourgmestre Sillem). De manière plus générale: personne ne sait composer une musique aussi joyeuse et divertissante dans tous les sens du terme en mineur (Faites-y attention).
[Source: Telemann de Magdebourg. Accent musical sur 50 ans. Livret du programme des journées Telemann, entre le 9 et le 18 mars 2012, page 136.]