Voix

Des personnalités éminentes s’expriment sur leur relation toute particulière avec Georg Philipp Telemann.

Paul Dombrecht
Michi Gaigg
Reinhard Goebel
Ludwig Güttler
Nikolaus Harnoncourt

Wolfgang Hirschmann
Felix Koch
Dorothee Oberlinger
Siegfried Pank
Burkhard Schmilgun

Peter Schreier
David Stern

Vous souvenez-vous de votre première rencontre ou d’une expérience particulière avec la musique de Telemann?

Après un duo en si majeur issu du «Getreue Music-Meister» (le fidèle maître de musique) que je jouai à 9 ans avec ma professeure de flûte (je l’ai aujourd’hui encore) ce fut la suite en do majeur avec les trois solos de hautbois, jouée par Winschermann et les «Deutsche Bachsolisten» (solistes de Bach allemands), qui m’a particulièrement fasciné. J’étais tout simplement émerveillé par les traits rapides des violons qui menaient tantôt vers le haut, tantôt vers le bas dans le vide, et également des «harlequinades» et du «sommeil». Chaque fois que je dirige aujourd’hui ce morceau, je me sens soudain rajeuni de 45 ans et j’essaie de transmettre à l’orchestre l’enthousiasme d’un petit garçon devant cet art ravissant, ce qui fonctionne la plupart du temps.

Quelle(s) composition(s) de Telemann emmèneriez-vous sur la fameuse île déserte?

Que voulez-vous que je fasse de Telemann sur une île déserte? Chanter pour les tortues ou les arbres?? Sur une île déserte, je m’en sortirais très bien sans Telemann. D’abord, j’ai suffisamment de sa musique en tête, et puis, s’il me faut vraiment aller sur une île déserte, j’aimerais autant en profiter pour me reposer de Telemann & consorts. Par contre, j’aurais du mal à renoncer à mes abonnements au magazine «Titanic» et au journal «FAZ», avec ses rapports quotidiens de satire réelle.

De quoi aimeriez-vous discuter avec Telemann devant un verre de vin?

Pas de questions particulières, Votre Honneur! S’il en a envie, il pourrait me raconter quelque chose sur sa vie. Je sais très bien écouter.

Qu’est-ce que Telemann possède que les autres n’ont pas?

Charme, humour, légèreté, distance, francophilie aiguë… En fait des caractéristiques que l’on rencontrera plus tard à l’époque classique, et tout particulièrement chez Haydn.

_{[Source: Telemann de Magdebourg. Accent musical sur 50 ans. Livret du programme des journées Telemann, entre le 9 et le 18 mars 2012, page 145.]}