Telemann à propos de Pszczyna
«Lorsque la cour se rendit pour six mois à Pless, une baronnie de Haute-Silésie appartenant à la famille Promnitz, j’y fis connaissance, tout comme à Cracovie, de la musique polonaise et tchèque dans leur véritable beauté barbare. On pouvait l’entendre dans les simples auberges et elle était jouée à l’aide d’un violon attaché au corps du musicien et accordé une tierce plus haute que la normale, de telle façon que celui-ci puisse ainsi couvrir la voix de douze autres, d’une cornemuse polonaise, d’un trombone basse, ainsi que d’une régale. Dans les lieux plus raffinés, la régale n’était pas utilisée. Par contre, les deux premiers étaient particulièrement renforcés: je vis à certaines occasions jusqu’à 36 cornemuses et 8 violons. Il est difficile à croire de quel génie inventif les joueurs de cornemuse et les violonistes font montre, lorsqu’ils laissent libre cours à leur imagination tandis que les danseurs se reposent. Un auditeur attentif pourrait en huit jours faire collection d’idées de composition pour toute une vie. En bref, cette musique est pleine de bonnes choses, si l’on y porte assez d’attention. Quelques temps plus tard, je composai de cette manière différents concertos et trios que j’habillai à l’italienne avec des adagios et allegros alternés.»
